Depuis combien d’années, combien de décennies
Notre Terre mère n’en pouvait vraiment plus ?
Regardez ses ulcères, ses chancres et ses sanies
Dus aux activités des hommes dissolus
Démangeant en tout lieu et transformant en squames
Ce qui naguère fut une superbe peau ;
Ses mers et océans où croupissent d’infâmes
Déchets et résidus empoisonnant ses eaux
Et son air pollué sur des régions entières
Peignant en jaune ou gris sa belle aura d’azur
Et pire encor peut-être, une chaleur de serre
Qui monte toujours plus, menaçant le futur.
Elle a bien essayé, cette pauvre planète,
De se gratter un peu à sa propre façon
Par quelques tsunamis, tornades et tempêtes
Ou tremblements du sol mais aucune leçon
N’a été tirée de ces alarmes sévères.
Dès l’alerte passée, tous les lilliputiens
Reprennent leurs travaux le nez dans leurs affaires,
Amplifiant encore leur nocif va-et-vient.
Alors elle a trouvé, cette Terre astucieuse,
En cherchant bien dans tous ses ateliers secrets
Un moyen adéquat pour stopper la fâcheuse
Course à la destruction; efficace et discret.
D’un point sur le globe, brusquement elle exhale,
Phénomène invisible, impalpable et muet,
A travers l’atmosphère une infection virale
Comme une pincée de poudre à éternuer.
Les résultats voulus bien sûr ne tardent guère :
Les hommes occupés à combattre ce fléau
Et se protéger de ses effets délétères
Ont vite abandonné varlope ou chalumeau.
Des usines et avions ainsi que des voitures
Les moteurs polluants sont tous mis aux arrêts ;
Le calme s’installe et on sent que la nature
Commence à se réjouir de ce brusque retrait.
Au-dessus des cités où règne le silence
Le ciel redevient pur, le ciel redevient bleu,
Il flotte quelque part une vague innocence
Qui rappelle le calme d’anciens jours heureux.
Plus de bruits, plus de chasse, à travers la campagne,
Les animaux surpris cessent de se terrer,
Circulent librement et même parfois gagnent
Les villes où certains viennent proliférer.
Il semblerait qu’enfin notre terre respire
Maintenant délivrée d’un pénible carcan ;
On pourrait penser que la planète martyre
Ait trouvé le moyen de mater ses tyrans.
Cette fois-ci, bien sûr, la semonce est sévère
Et pour un temps plus long freinera les humains
Dans leur frénésie de ravager notre sphère
Et de gaspiller sans souci du lendemain.
C’est à nous maintenant de prendre la relève,
De refuser ce monde aux concepts vieillis,
D’ en bâtir un nouveau concrétisant nos rêves,
Un futur pour lequel nos cœurs ont tressailli.
Changer toujours et plus nos vieilles habitudes,
Renvoyer dos à dos l’argent et le pouvoir
Ce qui certes sera une bataille rude
Mais si nos efforts sont soutenus par l’espoir,
Nous pourrons inventer une nouvelle vie
Et avancer enfin d’un élan audacieux
Vers un monde de joie, d’amour et d’harmonie
Pour bâtir peu à peu un avenir radieux.
Arnaud Jonquet mai 2020
Une nouvelle fois très inspiré, cher Arnaud. La lecture de tes poèmes est toujours un pur bonheur!
Merci à toi.
Danielle