« Timeo Danaos et dona ferentes » Virgile
« Je crains les Grecs surtout lorsqu’ils font des cadeaux. »
2/8. La guerre de Troie
Depuis que sur ses bords l’armée grecque campait,
Ces côtes de l’Asie ne connurent plus de paix.
Que d’assauts ont subi ces terribles murailles
Sans que les Grecs puissent y créer une faille !
Par combien de sorties au-delà des remparts
Les Troyens, encerclant les Grecs de toutes parts,
Les pressant sur la côte, ont bien failli détruire
La flotte ennemie en incendiant leurs navires !
Combien de fois les Grecs, presque découragés
Par la pugnacité des Troyens assiégés,
Ont été sur le point d’abandonner la guerre !
Que de fois la cité, contrainte en son repaire,
A bout de résistance et près de l’abandon,
Faillit rendre les armes au grand Agamemnon !
On ne saurait compter les combats, les batailles,
Les sorties, les assauts lancés en représailles !
Combien de fantassins, de chars, de cavaliers,
Sur la plaine ont livré aux pieds des hauts piliers
Des combats acharnés et des luttes sanglantes
Sans qu’aucun des deux camps, d’une action conquérante,
Puisse dans un sursaut de ses nobles efforts,
Faire par sa vaillance enfin plier le sort !
Il se tramait en effet une lutte olympienne
A travers l’âpreté de cette guerre humaine ;
Athéna, la déesse des armées ayant
Juré la fin de Troie, soutenait l’assaillant
Pour détruire à jamais cette ville maudite
Contre sa rivale, la trop belle Aphrodite,
Lauréate autrefois d’un concours de beauté,
Galvanisant Pâris et Troie de son côté.
Combien d’hommes vaillants périrent en cette guerre !
De valeureux soldats, de héros légendaires,
Chargeant au front des troupes, ignorant le danger,
Tel le plus fort des Grecs, Achille aux pieds légers,
Semant chez l’ennemi une peur effroyable,
Ou le bouillant Ajax au glaive redoutable
Et parmi les Troyens, Pâris aux cheveux d’or,
Précédé par son frère, le téméraire Hector.
( à suivre)
Bravo pour la traduction de « Timeo Danaos et dona ferentes »! C’est bien la première fois que je lis « surtout » pour traduire le « et » latin, et c’est tellement plus juste que l’insipide « même ».
Continuez.