Les 12 travaux d’Hercule 8/12 Les cavales de Diomède et 9/12 La ceinture d’Hyppolite

8. Les cavales de Diomède

Le héros ayant donc accompli cet exploit,
Eurysthée l’envoya au royaume de Thrace,
Province du nord dont Diomède était le roi,
Possesseur d’équidés horriblement voraces.
Ce prince détenait quatre fortes juments,
Cavales farouches vomissant feu et flammes
Auxquelles Diomède donnait comme aliment
– On ne peut concevoir pâture plus infâme –
La chair des naufragés rejetés par la mer.
Ayant reçu cette mission nouvelle, Hercule
S’embarqua, entouré de quelques amis chers
Et navigua jusqu’au nord de la péninsule.
Cette fois le héros avait l’obligation
De retirer au roi Diomède ses cavales
Mettant fin à cette cruelle tradition
Et de les conduire à Mycènes, capitale
De l’Argos, ancestrale et très riche cité.
Il est très facile pour Hercule et ses aides,
Les valets de ferme ayant été arrêtés,
D’aisément capturer l’infâme roi Diomède.
Mais devant aussi pour le voyage marin
Adoucir quelque peu les terribles cavales,
Il assomme d’un coup le cruel souverain,
Et le donne en pâture aux juments infernales
Comme faisait le roi avec les naufragés.
Tous sont surpris de voir ces quadrupèdes hostiles
Tout à coup se calmer après l’avoir mangé
Redevenant soudain des animaux dociles.
Hercule aidé des siens peut alors aisément
Faire monter à bord d’une vaste galère
Le groupe des quatre mystérieuses juments
Et terminer ainsi leur mission salutaire.

Castor et Pollux sont deux célèbres jumeaux
De la mythologie. Chevauchant leurs montures,
Ils figurent toujours le signe des Gémeaux
Qui en astrologie est lié à Mercure.
Ce dieu était aussi celui des voyageurs
Comme ceux égarés que le triste Diomède,
Incarnant de mercure le côté trompeur,
Donnait à dévorer aux quatre quadrupèdes.
Hercule en ce combat se doit d’éliminer
De Mercure inférieur l’influence traitresse
Et d’être pour le bien toujours déterminé
Pour constamment servir l’amour et la sagesse.

 

9. La ceinture d’Hippolyte

La neuvième mission confiée au demi-dieu
Fut la conséquence d’un caprice d’Admète.
Cette fille d’Eurysthée au caractère envieux
Voulait obtenir, pour parfaire sa silhouette,
La ceinture admirable et toute tressée d’or
Que la reine Hippolyte portait à sa taille,
Un travail pour lequel Hercule dut encor
Naviguer au loin et remporter des batailles.
Sur des terres lointaines, près du Pont Euxin 5,
Se trouvait un pays de farouches guerrières,
Fières archères qui n’avaient gardé qu’un sein
Pour pouvoir décocher leurs flèches meurtrières.
Ne nourrissant pour l’homme qu’un profond dédain,
Ces femmes combattaient comme des sauvageonnes,
Composant un peuple strictement féminin
Désigné par le nom redouté d’Amazones.
Et lorsque Hercule accoste avec ses compagnons,
Qui n’étaient autres que les fameux Argonautes,
Ils sont vite cernés par une ample légion
De femmes en armes qui interdisent la côte.
Une écuyère alors se détache du rang,
La reine de ce peuple, la belle Hyppolyte,
Qui voyant ce héros aussitôt s’en éprend
Et monte à son bord quand Hercule l’y invite.
A ce puissant athlète elle offre volontiers
D’un sourire charmeur sa superbe ceinture.
Mais Héra irritée décide d’enrayer
Cette trop facile et idyllique aventure
Et, d’une Amazone prenant alors l’aspect,
Répand parmi les rangs de ces femmes sauvages
Le bruit calomnieux que, selon un plan secret,
Le navire bientôt quittera le rivage
Enlevant Hippolyte au peuple de ses sœurs.
Les Amazones alors, en proie à la colère,
Se lancent à l’assaut contre les ravisseurs
Et, en quelques instants, sur l’eau et sur la terre,
S’engage entre hommes et femmes un terrible combat.
Entendant au dehors cette clameur subite,
Hercule se trouvant dans l’entrepont plus bas
Pensant être trahi, assassine Hippolyte
Puis, vite remontant sur le pont du vaisseau,
Soutient ses compagnons de sa force terrible
Et repousse à lui seul le périlleux assaut
Des Amazones armées, prétendues invincibles.
Saisies par le doute et envahies par la peur,
Sentiment peu connu des farouches guerrières,
Elles s’enfuient dispersées par Hercule vainqueur.
Alors pour des côtes moins inhospitalières,
L’ancre levée, Hercule ordonne le départ
Vers les rives bleutées de la lointaine Grèce
Puis fait route vers les formidables remparts
Du palais de Mycènes, antique forteresse.

Ce neuvième travail et belliqueux exploit
D’Hercule soumettant sur de lointaines berges
Les Amazones auxquelles il impose sa loi,
Concerne clairement le signe de la Vierge.
Prendre le goût de l’ordre et de la pureté
En place de défauts inhérents à ce signe :
Un esprit desséché et quelque peu borné,
Est le réel enjeu se cachant dans ces lignes.

5 Ancien nom de la Mer Noire.

 

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