L’Hymne des Chérubins

anges

A la façon des Djinns de V. Hugo

Silence
Partout,
Immense
Et doux.
L’étoile
D’opale
Se voile
Pour nous.

Dans l’espace
Des cieux purs
L’aube chasse
Tout l’obscur,
Une aurore
Vient d’éclore
Et colore
Tout l’azur.

Tel un murmure
Dans le lointain,
Son qui perdure
Bien qu’indistinct,
Des voix qui chantent
Montent vibrantes,
Belles et ferventes
Dans le matin.

Cette cantilène
Semble s’approcher,
Aubade sereine
D’un lointain clocher.
C’est une musique
Lente et litanique
Ou bien le cantique
D’un couvent caché.

Oui ! C’est une prière
Céleste qui jaillit
Portée par la lumière
De ce chant recueilli,
Déposant sur le monde
Une joie si féconde
Qu’en nos âmes profondes
Nos cœurs ont tressailli.

Cette mélopée sublime
Aux accents mélodieux,
Qui traverse des abymes
L’espace mystérieux
S’élargit, nous bouleverse,
Nous émeut et nous transperce,
Et puis doucement nous berce
Par son rythme merveilleux.

Ce chant divin monte et s’envole
Dans la lumière du matin.
On saisit enfin les paroles
De ces sons purs et cristallins.
Il descend des célestes sphères
Pour pacifier toute la terre,
C’est le cantique extraordinaire,
L’immense Hymne des Chérubins !

Glissant dans l’éther, leur sainte cohorte
Exalte nos cœurs par ce chant puissant
Qui nous envahit et loin nous emporte
Vers des sommets purs et éblouissants !
Ô félicité, Ô joie sans mélange
D’accueillir en nous le chant des Archanges !
Tu rends grâce à Dieu, sublime louange
En enchantant les cieux resplendissants !

Leurs notes longuement résonnent
Et vibrent dans ce matin clair ;
Plein d’émotion nos corps frissonnent
A l’écoute d’un tel concert.
Du chœur de ces voix surhumaines
La mélodie coule et s’égrène,
Et son harmonie souveraine
Partout retentit dans les airs.

Ces voix célestes et divines
Résonnent encor doucement
Peu à peu elles déclinent
Après le point culminant.
Se perdant aux cieux immenses,
Ces mélodieuses stances
D’un enchantement intense
S’estompent un peu maintenant.

Cette harmonie sereine
Qu’on écoute à genoux
Chasse toutes les peines
Et les angoisses en nous.
Tous les timbres se fondent :
Aux voix claires répondent
Les voix basses profondes
Vibrant en sons si doux.

Le chant diminue
Presque infiniment
En longue tenue
Vers son dénouement.
De plus en plus frêle,
C’est une voyelle
Volant sur des ailes
Jusqu’au firmament.

Cette merveille
Remonte aux cieux
On tend l’oreille
Pour ouïr mieux.
C’est un murmure
Que nous susurre
Dans la nature
Un homme pieux.

Une note
Tient toujours
Elle flotte
Tout autour
Presque infime
Mais sublime,
C’est un hymne
A l’amour !

L’âme
Encor,
Se pâme,
S’endort.
La trêve
S’achève ;
Les rêves
Sont d’or.

Arnaud Jonquet avril 2016

Musique : Hymne des Chérubins I. Denisova – Académie Polytechnique de Varsovie

2 thoughts on “L’Hymne des Chérubins

  1. Arnaud,

    Merci pour ce poème. J’aime beaucoup le format d’écriture. C’est original et ça confère au texte un rythme bien différent. J’étais presque essoufflé à la fin en lisant. Tu jongles vraiment avec les vers et le nombre de pieds. C’est impressionnant.
    Bravo et merci encore.

    Philippe Jonquet

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