Parmi tous les récits et contes ancestraux
Que la Grèce a versés dans sa mythologie,
« La légende dorée des dieux et des héros »,
Enseignement secret emplis d’analogies,
Tout le monde connaît ce cycle prestigieux
Au nom illustre « Les douze travaux d’Hercule ».
Derrière ces prouesses et hauts faits fabuleux,
Un très profond savoir toujours se dissimule.
Chacun de ces travaux est en effet relié
A l’un des signes astraux du zodiaque céleste
Et correspond à un combat particulier
Pour vaincre le défaut que l’on juge funeste,
Cherchant à acquérir par la même occasion
Les grandes qualités relevant de ce signe;
Parcours du disciple vers son initiation
Triomphant des obstacles pour s’en rendre digne.
Le héros, fils de Zeus, étant donc demi-dieu,
Très tôt se distingua et, dès son plus jeune âge,
Fut l’auteur d’un grand nombre d’exploits prodigieux.
Sa force légendaire alliée à son courage,
Sa vitesse à la course et ses talents d’archer
Faisaient de ce héros un champion formidable
Que chaque prince grec désirait s’attacher.
Mais trop de fougue dans cet être infatigable,
En l’emportant parfois dans de furieux élans,
Transformant sa bravoure en accès de violence,
Lui fit commettre hélas plusieurs crimes sanglants
Qui ternirent d’autant sa gloire et sa vaillance.
En ayant prit conscience et s’étant repenti,
Hercule, voyageant à travers les collines,
Au temple d’Apollon à Delphes se rendit
Pour demander au dieu de la clarté divine
Ce qu’il fallait qu’il fît dans le but d’expier
Tous les crimes commis. La Pythie consultée,
Lui dit, dans les vapeurs entourant son trépied,
D’aller se mettre aux ordres du roi Eurysthée,
Le prince de Mycènes, et d’y rester douze ans.
Or ce prince Eurysthée qui devait l’accueillir,
Descendant comme lui du demi-dieu Persée,
Était donc son cousin, enclin à le haïr
Par jalousie et pour ses exactions passées.
Et lorsqu’ Eurysthée, prince peureux et frêle,
Voit arriver chez lui ce guerrier imposant,
Redoutant de perdre par une mort cruelle
Sa vie et son trône du bras d’un prétendant,
Afin de l’écarter, à Hercule il impose
D’impossibles épreuves aux obstacles écrasants
Espérant l’envoyer vers une mort grandiose.
1. Le lion de Némée
La première épreuve qu’impose à ce héros
Le funeste projet du perfide Eurysthée
Est de lui apporter en son palais la peau
D’un fauve redouté : le grand lion de Némée.
La redoutable bête, épouvante des bois,
Dévastait les troupeaux d’un vallon d’Argolide .
Armé de sa massue, son arc et son carquois,
Hercule va au lion d’une marche intrépide
Et décoche vers lui, un à un, tous ses traits
Mais la peau du félin, extrêmement épaisse,
Empêche toute flèche de la pénétrer.
Hercule charge alors de toute sa hardiesse,
Hurlant et brandissant sa massue à la main,
Vers le fauve apeuré qui soudain prend la fuite
Pour se réfugier dans son antre souterrain,
Vaste caverne qui lui tenait lieu de gîte.
Le héros, observant qu’elle avait deux accès,
Bouche alors le plus grand par un amas de roches
Puis, par le deuxième parvenant à passer,
Du redoutable lion lentement se rapproche.
Poussant férocement d’affreux rugissements,
L’animal monstrueux hérisse sa crinière,
Se tient prêt à bondir et soudain, écumant,
D’un formidable saut à travers son repaire,
D’un coup sur lui s’élance en menaçant son cou
Du redoutable étau de sa gueule béante
Lorsque le demi-dieu, d’un formidable coup,
Sur le crâne d’airain de la bête effrayante,
Stoppant son attaque, fracasse en deux morceaux
Son arme préférée, sa massue légendaire.
Le furieux animal revenant à l’assaut,
Hercule jette alors toutes ses armes à terre
Et, s’engageant dans un périlleux corps à corps,
Entoure le poitrail de ce félin immense ;
De ses bras musculeux, il l’enserre si fort
Qu’il étouffe le lion à force de puissance.
Puis, pour s’approprier l’impénétrable peau,
Cet athlète divin dépèce sa victime
Et, vêtant sa toison comme un ample manteau,
Fait une cuirasse de la dépouille opime.
Le combat d’Hercule et du terrible lion
Est en lien évident avec ce signe même
Et ses mauvais penchants que sont l’ostentation,
Un excès de fierté et un orgueil suprême
Pour accroître du Lion les bonnes qualités :
Grandeur et droiture, loyauté et noblesse.
à suivre …
¹ Héraclès, en fait, de son nom grec.
² Région d’Argos en Grèce