Voyez ces bois obscurs aux longs futs dépouillés ;
Leurs branches et leurs troncs aussi froids qu’une roche
Semblent si tristes que personne n’en approche ;
En hiver les arbres sont de grands oubliés.
Dressant vers les cieux gris leurs silhouettes austères,
Bras griffus surmontant de squelettiques corps,
Ils restent ainsi figés comme autant de bois mort,
Pétrifiés par le froid, délaissés, solitaires.
Mais lorsque le soleil aux rayons éclatants
Vient de ses doux baisers réchauffer notre terre,
Tout commence à changer par le divin mystère
Du retour de la vie qui jaillit au printemps.
La bise se transforme en une brise douce,
La chaleur et la pluie apportent un nouveau sang
A ces arbres en exil à l’aspect repoussant
D’où surgissent soudain de minuscules pousses.
Des petites feuilles d’un vert tendre émouvant
Parsèment élégamment tout le réseau des branches,
Bientôt suivies de fleurs jaunes, roses ou bien blanches
Et l’arbre semblant mort redevient bien vivant.
Les insectes et les couples d’oiseaux reparaissent
Assemblant leur nid sous son dôme protecteur
Qui donne aux jeux d’enfants son exquise fraîcheur
Ou bien aux amoureux échangeant des promesses.
Ayant renouvelé sa verte frondaison,
L’arbre offrant tous ses fruits, ses fleurs et ses feuilles
Toujours attire à lui les êtres qu’il accueille
Et les retient pendant l’estivale saison.
Voilà donc la leçon que la Mère Nature
Donne aux êtres humains à chaque floraison :
Si nous voulons garder des amis à foison,
Des proches ou des parents sans crainte de rupture,
Sachons donner nos fruits, nos feuilles et nos fleurs,
Tel l’arbre généreux qui offre en abondance ;
En étant tout sourire, amour et bienveillance
Nous garderons toujours la clef de tous les cœurs.
Février 2020