Pour l’homme d’aujourd’hui, la vie est un mystère ;
Il ne sait pas pourquoi il est venu sur terre ;
Sans doute est-ce un hasard ?
Ne reconnaissant rien qui ne soit pas matière,
Il s’égare en un monde sans foi ni lumière,
Perdu dans le brouillard…
Qu’une âme aimée lui soit par le trépas ravie,
Et il perd tout espoir, tout élan, toute envie,
Crucifié par le sort ;
Qu’est-ce que l’existence ? A quoi sert donc la vie ?
Par quel obscur néant sera-t-elle suivie ?
Qu’est-ce donc que la mort ?
Où trouver maintenant réponse à cette quête ?
Où sont partis les sages ? Où sont donc les prophètes
Dans ce monde aux abois ?
Les drames et tragédies chaque jour se répètent
C’est bien la pire peine – avait dit le poète –
De ne savoir pourquoi.
Aux temps des philosophes et des sages antiques,
De l’Égypte, de Grèce, des prophètes bibliques,
Saints et savants vieillards,
Toutes ces énigmes et questions métaphysiques
Trouvaient chez eux une réponse ésotérique
Aux temples du savoir.
En ces temps reculés au sein des sanctuaires
L’initiation était de tout temps l’héritière
De ce savoir ancien ;
Un empereur chrétien, au début de notre ère,
Fit fermer toutes les Écoles des Mystères
Dont il ne resta rien.
Beaucoup, dans ces peuplades aujourd’hui disparues,
D’hommes et de femmes avaient le don de double-vue,
Vivants sur plusieurs plans ;
Mais cette clairvoyance, en ces temps répandue,
S’est voilée peu à peu et lentement perdue
Dans la fuite du temps.
Depuis ces deux mille ans, on voit que s’accélère
Cette chute de l’homme au sein de la matière,
Gouffre vertigineux ;
Ce temps croit au Progrès, image mensongère,
Trompeuse allégorie, qui l’éloigne au contraire
De ce qui est précieux.
Ni plaisir ni joie de la vie artificielle,
Ni aucun credo des religions officielles,
Qui puisse l’éviter :
L’homme, comme un oiseau ayant perdu ses ailes,
Délaissant toujours plus la vie spirituelle
Ne cesse de chuter !
Dans le but de combattre cette déchéance
Et d’échapper enfin à toutes ces souffrances
Pour retrouver sa paix,
L’homme moderne peut, tout en gardant la science,
Placer par-dessus tout l’essentielle conscience
Chère au grand Rabelais.
Mais cette initiation, malgré le temps qui passe,
Ainsi qu’un filet d’eau qui coule sous la glace
Assez discrètement,
Bien qu’elle soit toujours ignorée de la masse,
Perdure et malgré tout reste encore vivace
En quelques enseignements.
Quel bonheur lorsque la Connaissance dévoile
La divine épopée de l’atome aux étoiles,
Appelée Création,
Où tout est orchestré d’une façon géniale
Par cette intelligence infinie, colossale,
Forçant l’admiration !
Comprendre ce projet qui pourtant nous dépasse
Dans ce plan fabuleux, inouï, qui embrasse
Notre univers entier,
Pouvoir, dans l’infini du temps et de l’espace,
Situer l’être humain enfin à sa vraie place,
Celle d’un héritier ;
Et saisir finement les règles qui régissent
Le sort de tout homme, malheureux ou propice,
L’immense canevas
Des réincarnations, niées par les offices,
Et des lois du destin, la divine justice,
Qu’on appelle karma.
La réincarnation ! Et n’en déplaise à Rome
Qui l’a fait effacer d’un simple coup de gomme
Et trois mots de latin ;
La seule explication métaphysique en somme
Qui permet de laisser son libre arbitre à l’homme,
Maître de son destin.
Cette réalité, très bien connue naguère,
Ne travestit plus Dieu en despote arbitraire,
Tyran d’iniquité ;
Mais rétablit enfin la vérité contraire
En faisant du Seigneur le bon et juste Père
Qu’Il a toujours été !
Combien de faits réels nous restent inaccessibles
Tant l’univers contient de mondes invisibles
A nos sens échappant ;
Le matérialisme nous fait croire impossible
Ce que très peu d’humains, parmi les plus sensibles,
Voient encore pourtant !
Lié par la matière au fond du sombre abîme,
L’homme ne connaît rien de ces mondes sublimes
Et leurs multiples plans,
Ainsi que l’air subtil sur les plus hautes cimes,
La vie existe aussi dans les éthers infimes
Des célestes océans.
Et le jour où enfin la conscience s’éclaire,
Quand logique et raison ont vaincu les mystères
Une fois pour toujours,
Lorsque la vérité nous apparaît entière,
Notre âme est inondée d’une intense lumière
Et d’un sublime amour !
Janvier 2023
Bonjour Arnaud,
encore une fois merci pour ce magnifique poème aux envolées lyriques. Des poètes comme toi, il n’y en a plus à notre époque et il faut nous tourner vers Lamartine, Vigny, Musset ou Hugo pour goûter cette extase que procure une telle poésie.
Merci à toi, mille fois merci ! Je suis heureuse de te connaître.
Avec toute mon amitié.
Maryvone DAVIDSON