Analogie

« Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut »                                       Hermès Trismégiste

Qui es-tu ? D’où viens-tu ? Quel est ton but sur terre ?
Quel funeste destin ici-bas t’a jeté
Et quel obscur complot de la fatalité
T’a condamné à vivre ainsi dans l’arbitraire ?

L’homme depuis toujours a déploré son sort :
Lui qui n’a pas voulu – c’est du moins ce qu’il pense –
Naître ainsi par hasard et rarement par chance,
Et souffrir sur terre dans son âme et son corps,

Sans comprendre jamais le but de l’existence,
Se battre constamment et lutter dans l’effort,
Penser que la vie est engloutie par la mort
Sans pouvoir s’accrocher à la moindre espérance.

Éternelles questions auxquelles restent sourds
Les impassibles cieux depuis des millénaires.
Mais l’analogie peut apporter sa lumière,
Éclairant cette énigme avec un nouveau jour.

Par exemple prenons une très simple image :
A la rentrée des classes, la première fois,
Le tout petit enfant ne comprend pas pourquoi
Ses deux parents chéris, pleins d’amour et très sages,

L’abandonnent soudain dans un monde étranger.
Imaginez le choc, pensez à sa détresse,
Sa révolte absolue : ses parents le délaissent !
Son profond désespoir ! Y avez-vous songé ?

Sa maman, son papa qui profondément l’aiment
Et qui sont tout pour lui, le paradis, les cieux,
Brutalement l’arrachent au foyer délicieux !
Rage, incompréhension et trahison suprême !

De leur amour pourtant on ne peut pas douter.
Mais l’amour aveugle conduit à la faiblesse
S’il n’est accompagné d’une part de sagesse,
Or des parents aimants veulent développer

Chez leur enfant chéri force et intelligence,
Voir en lui des talents multiples s’épanouir,
Rêvant pour leur petit d’un glorieux avenir,
Une riche moisson levant de cette enfance.

Quel rapport ? – direz-vous – ; un instant, on y vient
Par la voie colorée de cette parabole.
Ce monde n’est autre qu’une étonnante école
Où chacun d’entre nous à chaque vie revient

Pour apprendre toujours, monter de classe en classe,
– La vie n’existe pas sans une évolution –
Marcher sur le chemin jusqu’à la perfection
Vers un but divin qui aujourd’hui nous dépasse.

Nous aussi nous avons d’invisibles parents
Pleins d’amour mais qui veulent, avant toute autre chose,
Pour nous des lendemains inconnus mais grandioses.
Nous n’avons pas le choix et même en implorant,

Nous ne fléchirons pas le ciel et sa sagesse.
Si pourtant nous savions, nous les petits enfants,
Après tous ces efforts l’avenir triomphant
Qui nous attend là-haut, débordant d’allégresse !

Il est encor bien loin mais il viendra ce jour
Où, grandis, nous suivrons la voie spirituelle
Et comprendrons enfin que la vie immortelle
Nous conduit au bonheur d’un indicible amour !

                                                 Novembre 2024

One thought on “Analogie

  1. Et toujours, quelle sagesse joliment « troussée » se déroule dans la lecture de ce poème si initiatique !
    Et, entre parenthèses, j’ai bien aimé ce :
    « Quel rapport ? – direz-vous – ; un instant, on y vient
    Par la voie colorée de cette parabole. »
    qui nous prend à témoin, mettant un lien amical entre le poète et son lecteur… Merci !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.