Lorsque votre jeunesse, éphémère printemps…
Lorsque votre jeunesse, éphémère printemps,
Est partie, envolée déjà depuis longtemps,
Quand les peines et les joies que vous apporte l’âge
Comme l’eau sur le roc ont creusé le visage,
On découvre un beau jour qu’on est devenu vieux.
On a vécu, c’est vrai, et depuis qu’on est né,
Du livre de la vie on a déjà tourné
D’une inconsciente main beaucoup de pages en somme,
La plupart de celles qui font une vie d’homme.
Aux jeunes maintenant vous semblez transparent,
Et souvent leurs regards ont l’air indifférent.
Mais pas tous cependant, merci, bonté divine !
Il en existe encor que votre être fascine,
Dont le regard est droit et les yeux tout brillants
Et qui sautent de joie et rient en vous voyant !
Oh, c’est un vrai bonheur et une joie profonde
Que d’être ainsi fêté par quelque tête blonde !
Oui ceux-là vous réservent un accueil triomphant
Et ces anges du ciel sont vos petits-enfants !
Les bambins sont candides et bien sûr ils ignorent
Que vous êtes bien vieux ; leur front est plein d’aurore
Et dans leur frimousse, leurs deux grands yeux si purs
Sont un passage ouvert aux vastes cieux d’azur.
Etant sans préjugés, ils vous offrent, sincères,
Une tendre affection et leur confiance entière.
Disponible à leurs jeux, n’allant plus au bureau,
Un grand-père est pour eux un peu comme un héros
Qui sait lire des contes, inventer des histoires,
Rire, sauter, courir, pousser la balançoire,
Et les accompagner au monde merveilleux
Des elfes et des fées et des nains malicieux.
Car l’âme des enfants, pleine d’imaginaire,
N’a pas encor quitté ce monde du mystère
Dont l’aïeul se rapproche un peu plus chaque jour :
L’au-delà qui bientôt deviendra son séjour.
Le grand-père et l’enfant, complices, se comprennent,
Ils s’amusent et ils rient, dans les bois se promènent,
Et le vieux au petit qui lui donne la main
Lui montre et lui apprend mille choses en chemin.
Oh ! Vous les grand parents, vous grand-père et grand-mère,
Dont les années à vivre encor sont éphémères,
Goûtez infiniment ces moments délicieux
Et n’oubliez jamais de remercier les cieux !
Arnaud Jonquet Janvier 2008