La chute de l’Hiver
Le ciel apparaît vide et tout est silencieux ;
Rien ne semble bouger dans la forêt obscure
Où les arbres sont nus, privés de leur verdure,
Leurs bras noirs tendus vers les nuages aux cieux.
Tu triomphes Ô Hiver ! Le soleil exilé,
Tu étends, impérieux, sur toute la nature
Ton manteau de grisaille et de morne froidure
Et les champs et les bois nous semblent désolés.
Et pourtant, invisible, un complot s’est ourdi…
On perçoit ça et là de très légers murmures,
Des timides « cui-cui » dans la haie, bonne augure,
Crocus et perce-neige se sont enhardis !
Cette odeur parfumée qui provient du sous-bois,
Ces germes par millions sous cette terre dure,
Et ces bourgeons gonflés poussant sur les ramures
Nous montrent que l’hiver est déjà aux abois !
L’élan vital est là, puissant et palpitant !
Des forces rassemblées contre toi se conjurent,
Tremble Hiver car voici celui qui transfigure,
Tel un prince charmant, le merveilleux Printemps!
Arnaud Jonquet février 1998