Jersey
Je garderai longtemps une impression sereine
D’un aimable séjour dans l’île de Jersey
Si proche de la France, et pourtant si lointaine
Où tout est de nature à nous dépayser.
Semblant une Angleterre au climat de Bretagne
Où le parfum des fleurs se mêle à l’air salin,
Voici tout près des flots, la riante campagne
Dont le vert vient trancher sur les fonds bleus marins.
C’était au mois de mai et les jardins superbes
Offraient en gros bouquets des myriades de fleurs
Ornant de leurs couleurs les grandes pelouses d’herbe
D’un tendre gazon vert d’une infinie douceur.
Oh, ces gerbes d’ajonc sur les côtes sauvages
Dont les pétales d’or ont un parfum de miel…
Et ces criques baignant le sable fin des plages
Dont l’émeraude vient du bleu profond du ciel !
Était-ce la nature en robe printanière,
Ou la mer et les cieux rivalisant d’azur,
Ou bien cette province, calme et hospitalière
Qui égayait mon cœur en un charmant murmure ?
Loin du monde, la vie s’écoule si tranquille
Dans ces petits vallons et ces golfes discrets !
Le temps semble arrêté dans cette petite île
Et suggère à mon âme un paradis secret ;
Il est tentant parfois de dire adieu au monde,
D’aller se réfugier en un lieu d’accalmie,
Microcosme charmant entouré par les ondes…
Une île n’est elle pas un rêve d’utopie ?
Arnaud Jonquet mai 2003