Les 12 travaux d’Hercule 12/12 La capture de Cerbère

Eurysthée, le cousin germain du demi-dieu,
Roi de l’Argolide, de Tyrinthe et Mycènes,
De la gloire d’Hercule étant très envieux,
Espérant l’envoyer vers une mort certaine,
Lui imposa enfin cet ultime défi :
Jusqu’au séjour des morts descendre sous la terre,
Capturer à mains nues cet animal maudit,
Le chien à trois têtes qui s’appelle Cerbère,
Des Enfers le terrible et monstrueux gardien.
Il était la terreur de ce royaume sombre,
Hadès14 ayant chargé l’épouvantable chien
D’empêcher de sortir les misérables Ombres.
Hercule alors trouva un accès souterrain
A l’extrême pointe sud du Péloponnèse
Au pied du cap Tenare, escarpement marin.
Au fond d’une grotte cachée dans la falaise,
Progressant dans le noir, il atteint l’Achéron,
Un affluent du Styx, fleuve lent aux eaux froides,
Que les âmes franchissent aux bons soins de Charon,
Un vieillard en haillons, sale, hirsute et maussade,
Qui sur les eaux du Styx tenait lieu de passeur.
A la vue d’un vivant, il est pris d’épouvante,
Décuplée par Hercule inspirant la terreur,
Et le fait traverser sur sa barque branlante.
Pénétrant plus avant dans ce séjour des morts,
Ce que les Grecs anciens nommaient Champs-Élysées,
Il côtoie des défunts qui pleurent sur leur sort
Et même des vivants, par exemple Thésée.
Ce héros s’était mis dans un bien mauvais pas,
Histoire trop longue pour être ici contée,
Mais la force d’Hercule évita le trépas
De Thésée qui, du roc, vit ses chaînes arrachées.
Alors qu’il avançait dans ces boyaux rocheux,
Formant un souterrain et vaste labyrinthe,
Hercule rencontra le gardien monstrueux,
Qui terrorisait toutes les âmes défuntes,
Chien féroce au pelage de serpents hérissé
Surmonté de trois têtes aux gueules terrifiantes.
Grâce à la peau du lion qu’il avait dépecé
A Némée au cours d’une mission précédente,
Hercule ne craint pas les dents de l’animal.
Un corps à corps furieux s’engage dans cet antre :
Agrippant prestement son cou phénoménal,
Il serre la gorge de la tête du centre
Jusqu’à ce qu’il sente le monstre s’amollir
Et ne relâche plus sa redoutable prise
Jusqu’à ce que le chien commence à s’évanouir.
La bête enfin matée et devenue soumise,
Hercule la saisit par son collier de fer
Et, malgré ses sursauts, finalement l’amène
Au bout des souterrains et le sort des enfers
Afin de le livrer au palais de Mycènes.
A sa vue, Eurysthée se cache épouvanté
Ordonnant au héros que très vite il ramène
Aux enfers l’horrible chien par tous redouté
Et que lorsqu’il serait sorti de la géhenne,
Ayant donc accompli ces fabuleux travaux,
Cet épisode étant le douzième chapitre,
Hercule serait donc enfin libre à nouveau
De poursuivre sa vie selon son libre arbitre.

Cette épreuve est reliée au signe des Poissons
L’enfer étant ce lieu où, inconscient, l’on erre,
La région brumeuse d’intérieures prisons.
Placer sa conscience dans la pleine lumière
C’est ce que le disciple se doit d’accomplir;
Si par sa volonté, si par ses sacrifices
Et ses efforts constants il commence à agir
Il pourra se créer un avenir propice.

C’est ainsi que prend fin le cycle prodigieux
De travaux qu’Hercule, d’une vaillance insigne,
Parvint à achever en disciple glorieux,
Parcourant le zodiaque en chacun de ses signes.
Dans la mythologie, tout est à déchiffrer
Chaque récit étant rempli de paraboles
Et l’on ne peut trouver ses contenus secrets
Qu’avec les seules clés qu’on appelle symboles.

Fin

14 Le dieu des Enfers.