Gavarnie

Au-delà des vertes campagnes vallonnées,
Tendre écrin de ces monts d’une absolue splendeur,
On trouve au cœur même des hautes Pyrénées
Dans les massifs au sud de Luz-Saint-Sauveur,

Une alpestre vallée au pied de la montagne
Baignée de vives eaux par le Gave de Pau
Dont le mugissement continu accompagne
Ceux qui montent parfois des placides troupeaux.

Et là on est saisi ! On s’arrête, on regarde
Cette arène de rocs, formidable rempart
Qui de la terre au ciel se dresse tel un garde
Et barre la vallée ainsi de part en part.

Surgissant au-dessus de doux vallons champêtres
Où les prairies côtoient de grands bois ombragés,
Une abrupte paroi de mille cinq cent mètres
Semble toucher les cieux de ses pics enneigés.

Cirque de Gavarnie, grandiose citadelle !
Tes murailles au-dessus de tes gouffres béants,
Tes tours et tes donjons, ces cimes éternelles,
Paraissent être un château bâti par des géants !

A tes pieds la douceur d’un riant paysage,
Bucolique tableau plein de sérénité
Où les sombres forêts jouxtent les clairs herbages
Des estives fleuries par le radieux été.

A tes cimes glacées qui frôlent les nuages,
Un éternel hiver dans la neige et le vent
Règne sur tes sommets et tes crêtes sauvages
Sur cette face ouest à l’abri des levants.

Au-delà des forêts de pins et de mélèzes,
Tout au fond du puissant arrondi rocailleux
Surgit presque au milieu de l’immense falaise
Un torrent qui jaillit d’un bond vertigineux.

Dévalant des sommets, cet afflux d’eau lustrale
Déferle soudain sur un éperon rocheux
Qui, comme la gargouille d’une cathédrale,
Projette en cascade ce rapide fougueux.

On ne se lasse pas du spectacle grandiose
Du Taillon, du Casque et des pics du Marboré,
Quand ces altiers sommets sont colorés en rose
Par le soleil couchant et ses rayons dorés !

Salut à toi, rempart farouche de l’Espagne,
A tes pics, à tes glaces que l’on voit miroiter !
Ton saut vers les hauteurs nous inspire, Montagne,
Un désir d’ascension qui nous fait méditer.

Tendre vers les sommets avec foi et audace,
S’unir à la nature et toutes ses beautés,
Monter, changer de plan en s’abreuvant d’espace
Pour se fondre enfin aux mondes de pureté.

                           Arnaud Jonquet  mai 2017

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