Ô la douceur du soir, l’été, à la campagne,
A cette heure si calme où nous nous recueillons
En tournant vers le ciel nos pensées qu’accompagne
Dans un doux clair-obscur la chanson des grillons.
Bien loin de tous les bruits, des clartés de la ville,
La silencieuse nuit remplace le couchant.
La nature est en paix et repose, tranquille,
Baignée d’un frais parfum qui s’élève des champs.
On aperçoit là-bas, au-dessus des bois sombres,
De l’astre évanoui les derniers reflets d’or.
L’obscurité s’étend et remplit de son ombre
La terre adoucie qui, comme un enfant, s’endort.
La mystérieuse nuit à nos regards dévoile
Sur la voûte bleutée des cieux épanouis,
Le pur miroitement d’innombrables étoiles
Comme un trésor offert à nos yeux éblouis.
Sur le dôme profond brillent, resplendissantes,
Des milliards de flammes, plus que n’en voient nos yeux ;
D’immenses galaxies, des étoiles filantes,
Traits d’un pinceau d’argent sur le bleu nuit des cieux.
Des étoiles du Cygne à celles de la Vierge
Notre fenêtre s’ouvre sur la création
Où l’on voit scintiller, tels des millions de cierges,
La fabuleuse fresque des constellations.
Sirius, Aldébaran, la Polaire, les deux Ourses
Et Vénus nommée l’étoile du Berger,
Ô combien de marins, audacieux dans leur courses,
S’en sont remis à vous pour être protégés.
Et, mêlant sa candeur à notre Voie Lactée,
Notre rêveuse lune au regard familier
Sur l’océan des astres aux vagues argentées,
Glisse, nonchalamment, ainsi qu’un blanc voilier.
Là toutes les angoisses et les peurs sont bannies
De nos âmes nourries par cette immensité.
Nous restons confondus devant cette harmonie
Où sagesse et grandeur se joignent à la beauté…
Ô moments si précieux, minutes solennelles
Où l’on accueille en soi comme un cadeau béni
Cette paix qui descend des étoiles éternelles
Et dilate notre âme jusqu’à l’infini.
Nos yeux émerveillés des lumières astrales
Admirent longuement la coupole des cieux
Et notre cœur comprend que cette cathédrale,
L’immense Création, est bien l’œuvre de Dieu.
Arnaud Jonquet novembre 2005