2. L’hydre de Lerne
Le second travail qui est ensuite dicté
A ce héros aimé des femmes et des déesses,
Consiste à supprimer un horrible dragon
Au corps de reptile surmonté de neuf têtes.
Cette hydre épouvantable, qui devait son nom
Au marais de Lerne, son aire de retraite,
Infect marécage, méphitique et fangeux,
Ravageait en ce temps les hommes et les bêtes.
L’horrible monstre était d’autant plus dangereux
Qu’un souffle empoisonné s’exhalait de ses têtes
Capable de tuer tous ceux qui respiraient
Malencontreusement son haleine fétide.
Son ami Iolaos, compagnon attitré,
Assiste le héros dans sa lutte intrépide.
Hercule avec son arc s’approche du marais
Et, pour débusquer l’hydre aux têtes monstrueuses,
Vers les roseaux décoche une averse de traits
Jusqu’à l’apparition de cette bête affreuse.
Puis, tout en évitant son souffle empoisonné,
Il écrase à grands coups de sa massue puissante
Chaque horrible crâne en un combat acharné.
Mais de chaque tête fracassée et sanglante,
Il en renait deux autres et l’inégal duel
Contre l’odieux dragon paraît interminable.
Mais enfin Iolaos, répondant à l’appel
D’Hercule met le feu à un bosquet d’érables
Et brûle à chaque fois au moyen de brandons
Le cou sanguinolent de la tête écrasée.
Le monstre s’affaiblit puis devient moribond.
Quand l’ultime tête se trouve enfin brisée,
Et que le monstre au sol, prostré, ne bouge plus,
Hercule en son venin toutes ses flèches trempe
Empoisonnant les dards de tous ses traits aigus.
Cette hydre de Lerne, ce reptile qui rampe
Figure en ce récit le signe du scorpion
Symbolisant ici la force sexuelle
Brute qui chaque fois, avec obstination,
Renaît toujours avec une vigueur nouvelle.
Et vouloir vaincre seul cette énergie est vain
Car l’amour sexuel a une force immense
Que seul le très sacré feu de l’amour divin
Peut vraiment transformer par sa toute puissance.
3. La biche du mont Cérynée
Hercule, de retour auprès du souverain,
Se voit lors imposer une tâche nouvelle
Rapporter vivante la biche aux pieds d’airain
Dont la course rapide ainsi qu’une gazelle
Lui permet d’échapper à tous ses poursuivants.
Sur le mont Cérynée, la merveilleuse bête
Protégée d’Artémis courre ainsi que le vent
Sous les deux cornes en or qui couronnent sa tête.
L’athlète, tenu pour un rapide coureur,
Déposant ses armes s’élance à sa poursuite
Mais, malgré sa vitesse et toute son ardeur,
Se trouve distancé par l’animal en fuite.
Cette chasse effrénée les conduisit au nord
Jusqu’aux contrées lointaines de l’Hyperborée
Là, un peu lassée par ces terribles efforts,
Et par son poursuivant tout de même apeurée,
L’incroyable biche se retourne et refait
Le chemin parcouru mais dans le sens inverse.
Bloquée par un fleuve qu’il fallait traverser
Et ses eaux très gonflées par d’énormes averses,
La biche hésite alors et perd un peu de temps
Qui suffit cependant à ruiner son avance
Car sur elle, Hercule, fondant en un instant,
La saisit par les cornes et, sur son dos immense,
Il charge l’animal et revient en marchant
Le remettre en les mains du seigneur Eurysthée
Qui pensait, la poursuite ayant duré un an,
Hercule disparu en une mort souhaitée.
L’animal figurant dans ce troisième exploit,
La biche aux pieds d’airain et aux précieuses cornes,
Dans ce récit symbolise comme l’on voit
Le signe zodiacal appelé Capricorne.
Il est une image de l’opiniâtreté,
De la stabilité, de toute l’endurance
Dont il faut faire preuve dans l’hostilité
Pour vaincre les obstacles en toute circonstance.
à suivre …
Belles leçons de morale, quelle profondeur venue des temps anciens!
J’adore ces fables mythologiques qu’Arnaud nous narre en vers bien balancés qui arrivent à chanter. Du coup je deviens presque aussi poète. Hi hi !
En tout cas, j’aime beaucoup ce flux poétique rempli de sens dont la « morale » finale explicite les vertus et faiblesses de chaque signe (je le suppose) du zodiaque.
Plus que 9 ! Merci et bravo !