Cette année, notre été
Nous fit une surprise :
Un septembre gâté,
Des journées un peu grises
C’est la fin de saison
Et l’été agonise…
On se fait un’ raison
Près de la cheminée
Feu, bûches et tisons.
L’automne cette année
Arrive vraiment tôt
Où sont les fleurs fanées ?
Mais alors le veto
De l’été soudain tombe :
« Rangez-moi ces manteaux
Et que le soleil plombe ! »
Et la nouvelle alors
Eclate en une bombe :
« Non l’été n’est pas mort ! ».
On retourne à la plage,
Aux loisirs et aux sports,
Pâtés et coquillages
Sous un soleil ardent
Et farniente au rivage.
Très bien mais cependant
Le malheureux automne
Devient le grand perdant.
Il proteste et ronchonne
Devant un tel sinistre.
Il écrit, téléphone,
Contacte les ministres,
Dénonçant l’attentat.
Consultant les registres,
Ces très hauts magistrats,
Ainsi qu’il est normal
Jusqu’au chef de l’Etat,
Suprême tribunal,
Remontent cette affaire.
« Ceci est illégal ! »
Dit le haut fonctionnaire.
On fit donc un courrier
Officiel et sévère
Afin de notifier
A cet été coupable
Qu’il était licencié.
Des mots désagréables
Qui voulaient signifier :
« Fin des pâtés de sable. »
Mais l’été s’en foutait
Et poussait le mercure
A toujours plus monter.
« Mais c’est contre nature ! »
Criaient tous les fripiers,
Marchands de couvertures
Et autres charbonniers.
Le lobby des plagistes,
Le gang des hôteliers
Et tous les aubergistes
Eux se félicitaient
Que la saison persiste.
Octobre commençait
Par une canicule !
Les uns trouvaient parfait
Que le grand soleil brûle
Les autres estimaient dur,
Et vraiment ridicule
Que le ciel plein d’azur
Toujours bloque l’automne ;
Et inquiétant bien sûr !
Mais l’été qui braconne
Mi-octobre finit :
« Allez va, j’abandonne
Ils ont tous bien bruni ;
Je laisse enfin la place
A l’automne jauni. »
Avec une grimace,
Cette pauvre saison
De gros nuages efface
Le bleu de l’horizon
Et, entre ses dents, jure :
« Gaffe à tes frondaisons !
Comment venger l’injure
De cet été trop fou ?
Vite de la froidure !
Après tout je m’en fous
Comme dirait Prévert
Je ferai le mêm’ coup,
Le mêm’ coup à l’hiver. »
Arnaud Jonquet octobre 2017
Je rêve d’un éternel printemps!
Très sympa !