L’éternel retour

Dans cette vie déjà tant d’années ont passé,
Tant de glorieux printemps après tant d’hivers sombres,
Qu’on est surpris de voir autant croître leur nombre
Sans que le renouveau ne nous trouve lassé.

Renouveau de la vie ! Cet annuel miracle !
Incroyable printemps, prodigieuse saison
Transformant les champs noirs en verdoyants gazons,
Faisant surgir l’Éden d’une morne débâcle !

Ô le jaillissement éclatant de ces fleurs,
Ce doux frémissement sur la terre et les eaux
Plein de ces bruits confus et du chant des oiseaux,
De la nature enfin retrouvant sa splendeur !

Mais d’où a pu surgir cette énergie nouvelle ?
L’automne avait déjà changé les verts en ors
Puis l’hiver dépouillé cette nature encor…
Mais à nouveau voilà tous ces battements d’ailes,

Le ciel déjà rempli de chants mélodieux,
De brefs sifflets joyeux, de longues sérénades
Quand les couples d’oiseaux ont dansé leur parade
Et se rejoignent au nid d’amour mystérieux.

Le soleil dans l’azur dispense sa lumière
Et les grands bois profonds percés de ses rayons,
Dans l’ombre recueillie en une communion,
Sous leur dôme arboré paraissent un sanctuaire.

Revenue chaque année avec le mois de mai,
La puissante nature, éclatante et radieuse,
Rend les garçons hardis et les filles rêveuses.
Ô charmeuse saison, qui nous pousse à aimer !

Cet éternel Printemps veut nous faire comprendre
Qu’il est l’oiseau Phoenix , Bénou d’Héliopolis,
Qui jaillit autrefois hors du cœur d’Osiris,
Qui périt et renait chaque fois de ses cendres.

Comme l’hiver, la mort n’est que respiration,
Ressourcement profond de paix et de silence
Préparant en secret la proche renaissance,
Mystérieux cocon d’où sort le papillon.

Jamais plante ne meurt sans laisser une graine
Qui lui fera demain reprendre son essor.
Notre âme est cette graine, invisible trésor,
Qui nous fait refleurir en chaque vie humaine.

Ainsi que le printemps nous revenons toujours
Au monde et chaque fois plus riche d’expériences
Glanées à travers nos multiples existences,
Classes de l’école de sagesse et d’amour.

Un jour, lointain encor, nous quitterons la terre
Lorsque nous parviendrons à l’accomplissement ;
Nous irons dans l’éther et le bleu firmament
Poursuivre l’ascension vers le plus haut mystère.

Aux rayons du soleil qui jaillissent alentour,
Aux radieuses couleurs de ces fleurs qui embaument
Communions aux beautés du terrestre royaume
Et au divin élan de l’éternel retour !

Arnaud Jonquet mai 2017

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