Ô vous petits bébés, vous chérubins gracieux,
Émouvantes âmes fraîches écloses des cieux,
Dans l’éclat jaillissant de la fleur printanière !
Vos grands yeux étonnés sont pleins de la lumière
Céleste où vous flottiez quelque part dans l’azur.
Vous êtes enveloppés d’un nimbe clair et pur.
Le babil et les ris de vos voix enfantines
Semblent les murmures de sources cristallines.
Vous êtes un reflet de ce monde d’en haut
Que l’on cherche à saisir dans vos lits ou landaus,
Nids charmants sur lesquels chacun vient et se penche
Comme sur un bouquet de roses et de pervenches.
Tous se sentent attirés et surtout les plus vieux
Par les éclats de vie de vos rires joyeux,
Vos cris, votre gaîté, votre belle insouciance,
Votre exquise fraîcheur et la pure innocence
De vos jeux. Et qu’ils soient marrons, gris, verts ou bleus,
On fixe longuement l’eau pure de vos yeux
Comme pour voir plus loin, pour deviner derrière
De la vie qui jaillit le captivant mystère ;
Pour comprendre d’où vient l’irrésistible élan
De l’esprit qui s’incarne et devient un enfant.
D’où vient l’âme qui vit sous cette tête blonde,
De quel haut univers, de quel céleste monde ?
On admire longtemps, ému et fasciné,
La débordante vie qu’émane un nouveau-né.
Votre fragilité et votre grâce touchent
Tous les cœurs alentour, même les plus farouches ;
Il n’y a d’être humain qui ne soit attendri
Par l’illumination d’un bébé qui sourit.
Ce que l’on cherche en vous, chers petits anges frêles,
C’est ce divin rayon fusant de vos prunelles,
La joie contagieuse de vos rires radieux
Qui font monter nos âmes un peu plus près de Dieu.
Arnaud Jonquet novembre 2011