J’aimerais tellement chaque jour au matin,
A l’heure où la nouvelle et divine lumière
De l’aube qui jaillit du pur soleil lointain
Se coule doucement à travers la paupière,
Rapporter avec moi de mes rêves là-haut,
Comme on revient des prés les bras chargés de gerbes,
L’idée, l’inspiration, et même quelques mots
Dont je pourrais tirer un poème superbe.
Chaque jour que Dieu fait, levé avec entrain,
Pouvoir avec amour et d’une alerte plume
Coucher sur le papier quelques vaillants quatrains
Et remplir une page de notre humble volume.
Ô sphères infinies de limpide clarté
Dans lesquelles notre âme éperdument se baigne,
Mondes de paix, de joie, d’amour et de beauté
Tout près du trône où Dieu éternellement règne !
Ramener au réveil ainsi qu’un doux trésor
Dans son cœur ébloui quelques pierres précieuses
Comme à la moisson brillent les paillettes d’or
Des épis ramassés aux champs par les glaneuses !
Ainsi que Prométhée, de l’Olympe ravir
L’écho et les reflets de la beauté sublime
Et humblement pouvoir au monde entier l’offrir.
Que sont finalement ces chansons et ces rimes,
Que sont la poésie, la musique et les vers ?
Harmonies que les anges ont frôlées de leurs ailes,
Rayons de la splendeur du secret univers,
Bouquets de fleurs cueillies aux prairies éternelles…
Arnaud Jonquet décembre 2008