Le carnaval du printemps
Point de froid, point de gel ni de manteau d’hermine
Sur les bois et les champs ; cet hiver se termine
Dans la pluie et le vent.
Mais au jardin pourtant, corolles et clochettes
En habit coloré sous leur verte jaquette
Saluent en arrivant.
Les jonquilles et crocus aux jacinthes violettes
Font bien civilement de multiples courbettes
Au zéphyr frivolant,
Les buissons élégants se préparent et s’habillent
De rouge, de rose ou bien de jaune qui pétille,
De blanc étincelant.
Chaque touche est sortie d’une vive palette
Si pure et colorée qu’on la dirait extraite
D’un parfait arc en ciel.
Arborant fièrement sa plus belle toilette,
Chaque fleurette éclose apparaît très coquette,
Petit péché véniel.
Le jardin est peuplé d’arlequins et marquises
Aux costumes princiers et ressemble à Venise
Au temps du carnaval,
Tous attendent l’instant de commencer la fête,
Mais on attend le chef et sa fine baguette
Pour qu’il ouvre le bal !
Tous sont là, préparés, impatients et se pressent
On attend frémissant qu’enfin il apparaisse
En costume vermeil,
L’orchestre est accordé et chaque virtuose
Espère à tout instant son arrivée grandiose,
Le chef, c’est le soleil !
Il faut bien cependant attendre davantage,
Afin que soient chassés tous ces tristes nuages,
Par cet astre éclatant,
Puis viendra la saison dont vous avez rêvée,
On pourra se réjouir et fêter l’arrivée
Du merveilleux printemps !
Arnaud Jonquet mars 2016