Que veux-tu ? C’est la vie !
Certaines expressions du langage commun,
Dont on ne sait guère ce qu’elles signifient,
Cachent en réalité sous leur air anodin
La plupart du temps toute une philosophie.
Que de fois avons-nous entendu employer,
Concluant un constat plein de mélancolie,
Dans la bouche d’un tel, déçu et résigné,
Ces mots désabusés : « Que veux-tu ? C’est la vie ! »
Un jour ces termes auxquels on peine à répliquer
Tombent dans l’oreille d’un maître de sagesse
Qui, par cette assertion paraissant très choqué,
Demande à ce quidam en toute politesse :
« Dites-moi, Monsieur, de quelle vie parlez-vous ? »
Un silence étonné est la seule réponse…
Et comme sa question surprend l’homme beaucoup,
Afin de s’expliquer, le sage alors énonce :
« Est-ce la vie du poux ou celle du crapaud ?
La vie de l’araignée ou bien celle de l’hyène ?
Vous devez préciser un peu plus vos propos ;
Faites-vous allusion à votre vie humaine ?
« Car il en existe des millions de degrés
Et la vie est partout, multiple, en abondance,
Sur toutes les planètes et les mondes éthérés,
Parmi tous les règnes de l’univers immense.
« Vous ignorez la vie des êtres supérieurs,
Qui mènent dans la joie leur sublime existence,
Vivant dans la lumière, l’amour et le bonheur
Sur des plans élevés hors de votre conscience.
« Car nous ne suivons pas tous le même chemin ;
Certaines destinées sont en effet tout autres
Que la médiocre vie de très nombreux humains.
La vie dont vous parlez, c’est seulement la vôtre.
« Très peu d’hommes connaissent les lois du destin
Qui font que le présent est une conséquence
De son propre passé, qu’il soit proche ou lointain
Remontant parfois à bien avant la naissance.
« Or chacun d’entre nous fut l’unique artisan
Par son comportement passé, ses faits et gestes
De ce qui constitue maintenant son présent,
Qu’il soit bon et heureux ou bien qu’il soit funeste.
« Votre sort vous déçoit ? Ne vous résignez plus !
Mais œuvrez bien plutôt afin qu’il s’améliore ;
Corrigez vos défauts, cultivez les vertus,
Travaillez sur vous-mêmes et toujours et encore !
« Ainsi que le sculpteur, modelez patiemment
Tout ce qui constitue votre vie ordinaire :
Vos actes, vos désirs, pensées et sentiments
Façonnez-les ainsi qu’une simple matière.
« Imaginez d’abord votre moi idéal ;
Qu’il devienne pour vous une sorte de modèle.
Faites de votre gangue émerger le cristal
Et créer peu à peu une vraie vie nouvelle !
« Cela prendra du temps avant qu’un résultat
Ne soit perceptible. Armez-vous de patience ;
Mais soyez assuré que vos efforts déjà
Peu à peu commencent à changer votre existence
« Infléchissant la courbe de votre destin.
Vous verrez à quel point la vie peut être belle
Quand, pure, elle édifie un avenir divin
S’approchant toujours plus de la vie éternelle ! »
Juin 2024